En France, se loger est souvent un casse-tête. Loyers élevés, pénurie d’offres, éloignement du travail… Dans ce contexte, le Comité Interprofessionnel du Logement, souvent abrégé CIL, occupe une place essentielle.
Né après la Seconde Guerre mondiale, ce dispositif visait à favoriser l’accès au logement pour les salariés. C’est le fameux “1 % logement”, aujourd’hui connu sous le nom d’Action Logement.
Derrière ce sigle un peu administratif se cache une idée simple : permettre à chaque entreprise de participer concrètement à l’effort de construction et d’amélioration du parc immobilier en France.
Qu’est-ce qu’un Comité Interprofessionnel du Logement ?
Un Comité Interprofessionnel du Logement (CIL) est, à l’origine, une association à but non lucratif créée par les entreprises et les partenaires sociaux pour gérer la contribution appelée Participation des Employeurs à l’Effort de Construction (PEEC).
Cette contribution obligatoire correspondait à 1 % de la masse salariale des entreprises de plus de 20 salariés.
L’objectif : financer la construction, la rénovation ou l’accès au logement des salariés.
Concrètement, un CIL servait d’intermédiaire entre l’entreprise, les salariés et les acteurs du logement : promoteurs, bailleurs sociaux, collectivités… Il jouait un rôle de coordination, de financement et d’accompagnement.
Le rôle historique des CIL dans le logement des salariés
Les CIL ont été des piliers de la politique du logement social en France.
Dès les années 1950, ils ont contribué à la création de milliers de logements accessibles aux travailleurs et à leurs familles.
Leur mission principale : utiliser les fonds collectés auprès des entreprises pour aider à construire, acheter, rénover ou louer des logements à des conditions avantageuses.
Mais les CIL ne se limitaient pas à la brique et au béton !
Ils proposaient aussi :
- des aides à la mobilité professionnelle ;
- des prêts à taux préférentiels pour l’achat d’un premier logement ;
- des solutions de logement temporaire pour les jeunes actifs ou les salariés en déplacement ;
- des actions de prévention contre la précarité énergétique.
Autrement dit, le Comité Interprofessionnel du Logement ne se contentait pas d’investir dans la pierre : il participait activement à l’amélioration des conditions de vie et de travail des salariés.
Du CIL à Action Logement : une évolution naturelle
Avec le temps, le dispositif du 1 % logement a évolué.
Les nombreux comités interprofessionnels du logement présents dans chaque région ont été progressivement regroupés pour simplifier la gestion et rendre le système plus efficace.
C’est ainsi qu’est né le groupe Action Logement, en 2017, issu de la fusion de l’UESL (Union des Entreprises et des Salariés pour le Logement) et des différents CIL.
Aujourd’hui, Action Logement reste fidèle à la mission des CIL d’origine, tout en s’adaptant aux besoins actuels :
- logements proches des bassins d’emploi,
- soutien aux jeunes en alternance,
- rénovation énergétique,
- accompagnement des salariés en mobilité.
Mais l’esprit du Comité Interprofessionnel du Logement demeure : aider les salariés à accéder à un logement digne et abordable grâce à la solidarité des entreprises.
Les missions principales du Comité Interprofessionnel du Logement
Même si le terme “CIL” est moins utilisé aujourd’hui, ses missions historiques continuent d’exister à travers Action Logement :
- Financer la construction et la rénovation
→ Grâce aux contributions des entreprises, les CIL ont permis de financer la construction de logements sociaux et intermédiaires. - Soutenir l’accès à la propriété
→ Des prêts avantageux et des aides à l’achat étaient proposés aux salariés, notamment les jeunes actifs. - Accompagner la mobilité professionnelle
→ Relogement des salariés mutés, hébergement temporaire pour les stagiaires, aide à la recherche de logement. - Favoriser la mixité sociale
→ En finançant des programmes de logements variés, les CIL ont contribué à un meilleur équilibre dans les villes. - Améliorer le confort énergétique
→ Participation à la rénovation thermique des logements pour réduire les dépenses énergétiques.
Toutes ces missions visaient à renforcer le lien entre emploi et logement, un enjeu toujours d’actualité.
Pourquoi le Comité Interprofessionnel du Logement reste d’actualité
Même si le nom a changé, le besoin demeure.
Le Comité Interprofessionnel du Logement représente encore une référence historique et un modèle de solidarité professionnelle.
Dans un contexte où les loyers flambent et où les salariés peinent à se loger près de leur lieu de travail, le rôle d’un tel organisme est plus que jamais essentiel.
De nombreuses entreprises continuent d’ailleurs à participer à l’effort collectif via la PEEC, permettant à Action Logement de financer :
- des logements pour étudiants et jeunes actifs ;
- des aides pour les travaux d’adaptation au handicap ou au vieillissement ;
- des projets de construction durable.
C’est un outil social majeur qui relie les entreprises, les salariés et les territoires.
Conclusion : un héritage toujours vivant
Le Comité Interprofessionnel du Logement, ancêtre d’Action Logement, a profondément marqué la politique du logement en France.
Né de la volonté d’impliquer les entreprises dans la construction d’un habitat accessible, il reste un symbole de solidarité et de responsabilité collective.
Aujourd’hui encore, cet héritage se poursuit sous d’autres formes, mais l’idée fondatrice demeure : faciliter l’accès au logement pour tous les salariés grâce à un partenariat fort entre monde de l’entreprise et politique du logement.